La première loi de la thermodynamique est un principe de conservation d'énergie. Elle établit des contraintes énergétiques sur des processus permis (reliant des états d'équilibre ou états thermodynamiques). Elle ne fournit aucune information sur la directionalité naturelle des processus. Cette directionalité relève de la seconde loi qui, au lieu d'être un principe de conservation, est un principe variationel, c.à d. qu'elle demande l'optimisation d'une certaine grandeur physique, l'entropie, qui sera définie bientôt comme une nouvelle fonction d'état mesurant le désordre dans un système thermodynamique. L'idée que l'évolution naturelle et spontanée des processus tend à favoriser un degré maximal de désordre est suggérée par l'examen d'un processus irréversible simple quelconque, tel que la détente isotherme d'un gaz parfait dans le vide pour laquelle (car T is fixée, et même w=0=q, car ) , ou le mélange de deux gaz, ou encore l'équilibrage thermique de deux corps en contact, etc.
Le raisonnement aboutissant à la distribution de Maxwell-Boltzmann donné au Chapitre 1 fait aussi ressortir le caractère privilégié d'un état de plus grand désordre par rapport à des états plus ordonnés. Il existe ainsi deux définitions de l'entropie, l'une dite ``thermodynamique'' et n'employant que des quantités thermodynamiques (chaleurs et température), l'autre dite ``statistique'' et faisant appel aux concepts de mécanique statistique du Chapitre 1. Les deux définitions sont équivalentes, bien entendu, comme on le verra à la fin de la section suivante.