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Liaison ionique

Une liaison ionique est formée entre atomes possédant une très grande différence d'électronégativité. Il n'y a alors aucun partage d'électron, l'atome le plus électronégatif accaparant entièrement l'électron de l'autre atome. Le cas typique est la liaison entre un alcalin et un halogène (LiF, NaCl, etc...).

C'est l'attraction électrostatique entre les charges opposées +q et -q des ions:

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qui est responsable de la liaison.

Solides ioniques


En présence d'un grand nombre de paires anion-cation, il y a formation d'un solide cristallin par empilement des ions: chaque ion a comme proches voisins des ions de charge opposée, maximisant ainsi les attractions électrostatiques entre anion et cation, et minimisant les répulsions cation-cation et anion-anion. Les distances entre ions dans le cristal sont celles qui permettent d'atteindre un minimum de l'énergie potentielle. C'est l'ion le plus gros qui définit l'empilement, le contre-ion plus petit se glissant dans les interstices.

Exemple: le chlorure de sodium NaCl

Pour une repésentation interactive, cliquez sur l'image.

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le sodium définit l'empilement, avec le chlore (en vert) dans les interstices.



Mais cela ne devrait-il pas être le contraire compte tenu des positions du sodium (Z=11) et du chlore (Z=17) sur le tableau périodique?


Énergie de la liaison ionique

L'énergie nécessaire pour séparer les ions dans le solide ionique:

XY (solide ionique) Xn+ (g) + Yn- (g)

est l'énergie du réseau cristallin, l'énergie réticulaire.

Pour calculer l'énergie réticulaire, on utilise un cycle thermodynamique (le cycle de Born-Haber) qui implique, le cas échéant, l'enthalpie de formation standard du solide, les énergies d'atomisation, de dissociation, d'ionisation et l'affinité électronique des différents atomes et ions.

image Premier exemple

Calculez l'énergie réticulaire de NaCl:

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à l'aide de:

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Solution
Deuxième exemple

Calculez l'énergie réticulaire de l'oxyde de magnésium MgO, connaissant les changements d'énergie suivants:

  eV
Mg (g) Mg+ (g) + e¯  7.60 
Mg+ (g) Mg2+ (g) + e¯  14.95 
Mg (s) Mg (g) 1.56
O2 (g) 2 O (g) 5.12
O (g) + e¯ O¯ (g) -1.50
O¯ (g) + e¯ O2¯ (g) 8.79
Mg (s) + ½ O2 (g) MgO (s) -6.23
+40.2 eV


Une énergie réticulaire élevée (valeurs en kJ.mol-1 ci-dessous) explique les températures de fusion élevée des solides ioniques (valeurs en °C ci-dessous):

LiF LiCl LiBr LiI
1046 861 818 759
848 610 552 469
NaF NaCl NaBr NaI
929 787 751 700
996 801 747 660
KF KCl KBr KI
826 717 689 645
858 771 734 681


AgF AgCl AgBr AgI
971 916 903 887
435 455 430 558
MgO CaO SrO BaO
3850 3461 6283 3114
2830 2900 2530 1973
MgS CaS SrS BaS
3406 3119 2974 2832
>2000 2400 >2000 2230

Source: http://www.webelements.com/


Solubilité des cristaux ioniques

Les solides ioniques possèdent des températures de fusion élevées, qui reflètent leur grande énergie de liaison. S'il est difficile de séparer les ions d'un cristal ionique pour fondre le cristal ou encore pour former les ions gazeux, il est par contre possible de les séparer dans un liquide polaire. Beaucoup de solides ioniques sont très solubles dans l'eau, par exemple. La raison est dans la structure de l'eau (dûe aux liaisons hydrogène entre molécules d'eau): l'ion en solution est stabilisé par une couche de solvatation .
Quelle est la nature de la liaison dans les métaux? Ils ont des points de fusion élevés, au contraire des solides moléculaires. Ils sont opaques, conducteurs et malléables (non-cassants), au contraire des solides covalents. Ils sont aussi insolubles, y compris dans l'eau, au contraire des solides ioniques. Les forces de cohésion dans les métaux sont donc différentes des précédentes.


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