Pour des fins d'analyse qualitative de cette section, il est
commode d'admettre les hypothèses suivantes concernant les
intégrales et
:
où est l'énergie de l'orbitale
dans l'atome A,
celle de l'orbitale
dans l'atome B. Ce sont des quantités négatives.
ou sous la forme
où est, grosso-modo, l'énergie d'attraction moyenne ressenti, de la part du noyau
, par un
électron localisé dans le voisinage de ce noyau, et décrit par
l'orbitale atomique
.
Figure: Illustration de la dépendance de sur la nature et l'orientation
relative des deux orbitales impliquées
Dans ce cas, on a par symétrie.
L'équation séculaire donne
Si l'on suppose que , ce qui est souvent
valide, on peut développer en série de puissance de
pour
obtenir
de sorte que, quel que soit le signe de , la différence
d'énergie entre le niveau moléculaire le plus haut (orbitale
antiliante) et le niveau atomique est supérieure à celle entre le
niveau moléculaire le plus bas (orbitale liante) et le niveau
atomique:
Correspondant à , (5.23), on obtient,
du système (5.17)
la dernière égalité provenant de la condition de normalisation
De même, pour , on obtient
Pour fixer les idées, considérons le cas spécifique
Écrivons explicitement l'équation séculaire, (5.18), sous forme développée, utilisant (5.19)
Le discriminant de cette équation quadratique peut s'écrire
Or, d'après (5.21) et (5.22), , de sorte que le second terme
entre accolades dans cette expression de
est du second
ordre en
. On peut donc écrire
à cet ordre. On obtient alors, au second ordre en
et
On voit donc que , c'est-à-dire que
est le niveau orbitalaire le plus bas. Ce niveau
moléculaire le plus bas,
, est plus profond que le
plus bas des deux niveaux atomiques. Un électron occupant ce niveau
stabilisera donc la molécule. Par contre, le niveau moléculaire
est supérieur au niveau atomique le plus élevé,
et un électron occupant
déstabilisera la molécule.
Finalement on remarque que l'écart entre le niveau moléculaire
et le niveau atomique le plus bas
est d'autant plus faible que les deux niveaux atomiques de départ
sont plus éloignés.
Correspondant à , (5.31), on a
Posant
et nous rappelant que , nous pouvons ré-écrire (5.33) sous
la forme
qui, avec la condition de normalisation
donne
au second ordre en (t en est du premier ordre).
On a donc, pour l'orbitale moléculaire de plus basse énergie
(énergie orbitalaire )
Un calcul analogue commencant avec la substitution dans le système (5.17), donne
où
Dans , on a
, et
l'orbitale
, dont l'énergie est la plus proche de
, domine l'orbitale atomique
; de même,
dans
,
, et l'orbitale
atomique
domine l'orbitale
. Dans le cas
limite
,
est
virtuellement confondue avec
et
, tandis que
, avec
.
Les observations précédentes ne se limitent pas à un développement LCAO limité à deux termes, comme celui de (5.11). Elles se généralisent pour donner les règles simples suivantes gouvernant tout développement LCAO:
Plus ces deux facteurs sont importants, mieux se ferait le mélange