Pour exposer simplement le principe de la méthode LCAO, nous considérerons l'approche la plus élémentaire de ce type pour une molécule diatomique. Dans cette approche, on écrit les orbitales d'une molécule AB sous la forme générale
où et sont des orbitales atomiques centrées sur le noyau A et B, respectivement, et sont supposées connues. Les coefficients et sont les inconnues du problème, et sont déterminés variationnellement. L'exposé suivant utilise l'hypothèse que les orbitales atomiques et sont choisies réelles, ainsi que le sont les coefficients et . L'application du théorème variationnel (voir Chapitre 1, section 1.3.3) demande que l'on minimise la quantité , définie par
par rapport à et (Le dénominateur représente la constante de normalisation de la fonction ). L'équation (5.12) représente, dans l'approximation des électrons indépendants, l'énergie mono-électronique moyenne dans l'orbitale d'essai . Avec (5.11), on a
où
et
Notons que l'intégrale n'est pas nulle: deux orbitales atomiques centrées sur des noyaux différents ne sont pas orthogonales. Cette intégrale s'appelle le recouvrement des orbitales et . Les intégrales , et ne dépendent que des fonctions connues et . Ce sont donc des quantités que l'on peut considérer comme connues. Elles dépendent bien entendu de R. Minimisant par rapport à et , on obtient
qui est un système d'équations linéaires pour les deux inconnues et . Ce système ne possède de solutions non- triviales que si et seulement si
Cette condition, appelée équation séculaire, représente une équation algébrique du second ordre pour l'énergie , qui elle aussi, était inconnue. Elle possède deux solutions, et , et l'on ne peut obtenir que deux orbitales moléculaires avec une combinaison linéaire de la forme limitée de (5.11). La forme de ces deux orbitales s'obtient une fois que les coefficients et sont tirés du système (5.17), avec .