Selon la première loi, eq.(3.1), toute variation de l'énergie du système est compensée par une variation correspondante (et de signe contraire) de l'énergie de l'environnement, c.à d.
pour un changement d'état infinitésimal, ou
pour un processus fini. La variation de l'énergie ne dépend que de l'état initial et de l'état final mais peut généralement se décomposer en plusieurs contributions dont la nature dépend du chemin suivi. On distingue deux types de contributions à (ou ):
pour un déplacement infinitésimal, et
pour un déplacement fini. Dans cette définition, le signe (+) assure que si les (c.à d. les déplacements dans le système) sont orientés dans le même sens que la force alors le travail est compté positivement,, correspondant à une énergie fournie au (gagnée par le) système. Dans le cas contraire où les déplacements se font contre la force externe , le travail ainsi défini sera négatif dénotant une perte d'énergie du systè me qui ``effectue'' ce travail.
Le travail que l'on rencontre le plus souvent en thermodynamique est le travail de changement de volume
pour un changement de volume infinitésimal,
pour un changement de volume fini
Le travail est une fonction de passage. Il dépend du chemin suivi lors d'un changement d'état. Les exemples suivants illustrent ce point.
On considère le passage, à tempé rature T constante, d'un gaz parfait d'un volume initial à un volume final , dans des conditions variées:
On vérifie que si (détente), et si (compression).
On vérifie ici aussi que si (détente), et si (compression). On note aussi que le travail fourni dans le cas d'une détente réversible est toujours supérieur à celui d'une détente irréversible, figure 3.2.
Figure: Travail accompagnant une détente de gaz parfait. Notez que est nécessairement plus grand que .
On peut définir aussi la chaleur comme cette variation d'énergie interne qui est associée à une variation de température à volume constant. On peut alors écrire
où est la capacité calorifique à volume constant définie au chapitre précédent.
Selon ces définitions, il est clair que la chaleur est aussi une fonction de passage: elle dépend du chemin suivi au cours d'un changement d'état, puisqu'elle n'est identifiable avec une variation d'énergie interne que pour des processus à volume constant. Ceci ne signifie pas que l'on ne peut parler de chaleur que dans ces cas. Au contraire, dans tous les cas, la variation de l'énergie interne peut toujours se décomposer en la somme d'une contribution sous forme ``travail'' et d'une autre sous forme ``chaleur''
avec réduction à
seulement pour un processus à volume constant pour lequel le travail (mécanique, travail de changement de volume) est assurément nul.
Remarques:
Exemples
À titre d'exemples, revenons aux trois processus de détente ou de compression isotherme d'un gaz parfait considérés ci-haut, et calculons la chaleur impliquée dans chacun de ces trois cas. Pour ce faire, rappelons que, pour un gaz parfait, l'énergie interne ne dépend que de la température T. Dans un processus isotherme, T est fixée, donc
dans ces trois cas. On a donc:
Détente adiabatique réversible d'un gaz parfait monoatomique
Pour illustrer les concepts de travail et de chaleur dans l'application de la première loi, considérons le processus de détente adiabatique réversible
d'un gaz parfait monoatomique. On s'attend à ce que , puisque le système effectue du travail sans gain de chaleur de la part de l'environnement. Il sent donc une perte nette de l'énergie. Vérifions ceci.
Écrivons d'abord, pour une variation infinitésimale d'état le long du chemin adiabatique
puisque l'énergie d'un gaz parfait ne dépend que de T. En fait, comme le gaz est monoatomique, on peut même écrire [, voir eq.(1.38) du chapitre 1]
D'autre part, comme ce processus est adiabatique , de sorte que
Combinant eq.(3.21) et eq.(3.22), on obtient
d'où l'on tire, par intégration
donc
Comme dans une détente, on conclut que
Figure 3.3: Différence entre une détente isotherme et une détente adiabatique de gaz parfait. Partant d'un même état initial, la détente adiabatique mène le système à un état final de plus basse température que le processus isotherme.